;
CINQ CENT MILLE MORTS (500.000),
UN
MILLION DE BLESSES GRAVES (1000.000),
BILAN DUN GENOCIDE
DUN DEMI- SIECLE (1950 à 2000) commis par
indifférence:
qui est coupable, qui est
responsable?
Ce sont bien là les chiffres
minimaux des morts et des blessés sur les routes françaises
pour les cinquante dernières années car il faut savoir que dans
les chiffres des décès publiés, ne figurent que les décès
constatés dans les huit jours de laccident alors que dans
certains pays étrangers on décompte les morts dans le mois de
l'accident, d'où une première difficulté quand on veut
comparer.
Cinq cent mille morts, cela
représente plus de 8,5% de la population actuelle de la France!
La première question qui
vient à lesprit est celle ci: comment les dirigeants et le
peuple français ont-ils pu supporter une pareille hécatombe
sans rien faire, (ou bien peu de choses) pour léviter? En
tout cas sans succès.
Manquaient-ils
dingénieurs sortis des plus grandes écoles? Non!
Dadministrateurs issus
de la plus prestigieuse formation? Ou prétendue telle car
beaucoup de pays vivent sans cette prestigieuse formation et ne
paraissent pas en souffrir. De politiciens chevronnés (issus de
la dite formation) dévoués au bien public? De médias et de
journalistes dinvestigation qui les sensibiliseraient?
Nenni!
Mais tous étaient
préoccupés de leurs carrières plutôt que de préparer des
mesures qui, au demeurant, seraient (pensait -on faussement)
impopulaires car les Français qui venaient de découvrir
lauto la privilégiaient par rapport à tout.
On pensait peut-être aussi que lamélioration du réseau routier, puis la construction dautoroutes, la mise sur le marché de modèles automobiles plus sûrs feraient diminuer tout naturellement le nombre des accidents. Quoique on ne puisse affirmer que la sécurité était le premier objectif des constructeurs; la vitesse, oui, lélégance, certainement; la consommation, aussi. Les constructeurs étrangers ne faisaient dailleurs pas mieux que les français. Ceci était sans doute vrai il y a encore quelques années. On peut dire aujourd'hui que si le nombre des morts sur la route a légèrement diminué alors que la circulation augmentait considérablement c'est en partie parceque le réseau est meilleur, qu'il a été dévié sur les meilleurs voies de communication, les autoroutes et que surtout les voitures sont plus performantes: freinage, tenue de route, solidité , ceintures de sécurité, éclairage plus puissant, etc. On ne peut contester qu'un effort réel a été fait et réussi. Alors pourquoi le résultat n'est il pas meilleur?
Personne n'y a-t-il vraiment pensé? A commencer par les constructeurs automobiles ? Le fauteur de l'accident n'est jamais, quoiqu'on plaide devant le tribunal, le manque de visibilité dû à la pluie, au brouillard, aux défauts de la route, l'encombrement, le ralentissement imprévu, etc. -le fauteur de l'accident c'est toujours le ou les conducteurs impliqués ! A quoi servira d'améliorer le freinage si le conducteur se sent autorisé à aller plus vite et à freiner plus tard? A quoi servira de rectifier le réseau routier si les conducteurs ne se sentent plus d'aise et s'éclatent de vitesse ? Ce que je dis là est tellement sûr qu'après avoir amélioré le réseau on en vient à le rendre difficile voir détestable . ce ne sont que des voies rendues sinueuses et difficiles, des dos d'âne qui ne peuvent être franchis qu'à vitesse très réduite etc...Pourquoi de tels artifices ? Partout où il n'y aura pas de dos d'âne, certains conducteurs se croiront autoriser à foncer ? Au contraire, un radar avec une forte amende serait rentable et ne gènerait que les mauvais conducteurs...
La véritable faiblesse de la lutte contre les accidents apparaît ainsi: on donnerait aux conducteurs (aux clients) des engins qu'ils sont incapables de maîtriser: une solution pourrait donc être de creuser des nids de poule sur les routes entre les dos d'âne et de ne vendre que des voitures sans accélération ni puissance etc. Mais ce raisonnement est sous-tendu par une hypothèse que tous les intéressés se gardent bien de vérifier à savoir que tous les conducteurs sont égaux et que surtout il faut bien se garder de distinguer les bons des mauvais: à l'instant où un concessionnaire a vendu une voiture, il s'en désinteresse. Va-t-elle être détruite dans les trois mois, le conducteur et sa famille périront-ils dans un accident? Légitimement, le constructeur peut estimer que celà ne le concerne plus. Ne doivent conduire que ceux qui y ont été autorisés. C'était aussi le raisonnement des fabricants de cigarettes: lorsqu'après un bon repas arrosé de vins généreux on fume une cigarette, ce n'est pas celle-ci qui est l'élément le plus dangereux. de la petite fête. Le constructeur pouvait dire: je vends de bonnes voitures, Vous, Puissance Publique, n'autorisez à conduire que ceux qui en sont vraiment capables...
Jusqu'aux années 70, les autorités compétentes ont pu focaliser leur attention sur les éléments matériels extérieurs aux conducteurs et se borner à recommander la prudence, l'abstinence d'alcool. Mais depuis que les travaux du Docteur Legrand, les nôtres, ont été publiés, avaient-elles le droit de ne pas en tenir compte? Un jour prochain n ous verrons peut-être des associations de victimes de la route préparer un nouveau procès style "sang contaminé" ?
Peu de gens avaient accès
aux statistiques et en tiraient tous les enseignements, mais les
Services constitués spécialement pour étudier les causes des
accidents de la route? Ne pourrait leur reprocher de ne pas avoir
trouvéles solutions pour lesquels ils étaient rémunérés,
mais depuis qu'on leur sert les méthodes à employer et les
résultats obtenus, peuvent-ils décemment les ignorer?.
Enfin il faut reconnaître
que chaque citoyen connaissant en général beaucoup moins de
mille personnes, dix mille morts ne touchaient directement que
moins de dix millions de personnes. Cest dire que le
citoyen de base avait un risque dapprendre un décès sur
la route dun parent ou dune connaissance tous les six
ans...et ce risque était trop faible pour lui faire penser
quil pouvait être atteint personnellementon..
Ah, si le principe de
précaution avait été connu, que de maux, de douleurs, de
sacrifices auraient été évités car jamais lautomobile
naurait été autorisée à circuler autrement que
précédée dun coureur à pieds portant un drapeau rouge
ou en circuit privé et fermé.
Mais les Français
nétaient pas encore conditionnés à respecter ce grand
principe de précaution. Maintenant est-il trop tard?
Il y eut donc quelques
mesures prises, toujours après beaucoup de discussions et de
retards: la réglementation de lalcoolémie au volant et
de la vitesse sur la route, la suspension à temps ou définitive
du permis, par voie judiciaire ou administrative car souvent -il
faut le reconnaître honnêtement- la première traînait les
pieds, le contrôle de létat des véhicules, la ceinture
de sécurité à lavant puis à larrière. Il y eut
aussi des campagnes de prévention. Nous en sommes, en ce début
de lan 2000, à des mesures de surveillance de la
circulation, les jours de départ ou de retour des grandes fins
de semaines et des congés. La méthode choisie nest
peut-être pas la plus efficace, en tout cas elle a le mérite
dexister et de sensibiliser le pays.
Il est difficile de faire un
bilan de laction contre ce génocide routier.
Tout ayant évolué, les véhicules, le réseau routier, la
surveillance de lalcoolémie, des infractions routières,
on doit reconnaître que le nombres des morts dans les huit jours
de laccident est tombé de 10.000 à 8.000, ce qui
représente une diminution de 20%, certes non négligeable mais
insuffisante même si entre temps la circulation (nombre des
voitures multipliée par ladurée) d'utilisation a été
multipliée par deux ou par trois:
Que resterait-il à faire?
Je dirai seulement: le plus
facile, qui était connu depuis trente ans, de tous ceux
qui voulaient bien écouter mais nont jamais osé envisager
de prendre des mesures aussi peu démagogiques. Dire à toute la
population je vous en supplie, soyez prudents,
cest facile et inefficace; dire à une petite partie de
cette population vous êtes dangereux vous ne conduirez
plus, cest parait-il impossible et c'est faux.
Nous nous sommes servis pour
établir larticle les accidents de la route de trois
études publiées respectivement
- en 1965 (et reprise en
Octobre 78 dans les Cahiers de la SCM) par E. M. FONTAINE
- en 1978 par le docteur LE
BRETON pour les Cahiers de la SCM
- en 1979 (mais soutenue bien
antérieurement) , la thèse du docteur André-Henri LEGRAND,
publiée par les Cahiers de la SCM.
- pour toute cette période,
dextraits nombreux de travaux de travaux publiés par
Monsieur le professeur Got.
Il ressort de ces travaux,
sans ambiguïté, sans quaucune contestation de leur
validité ait jamais été seulement soulevée que:
- laccident de la
circulation nest pas un événement aléatoire,
imprévisible, inhérent à la présence sur la route, mais
quil est dû à une ou plusieurs fautes, dun seul, de
plusieurs ou de tous les conducteurs impliqués. Il faut bien
comprendre que tous les conducteurs présents sur la route
peuvent en être victimes, ce qui a fait croire que
laccident est aléatoire, mais que seulement
quelques uns le provoquent, involontairement, (sans
choisir leurs victimes, car ce serait alors un homicide
volontaire).
- la population des
conducteurs présents sur la route nest pas homogène et se
compose au moins de deux sous-populations différentes ; la
première victime sans faute de laccident,
très majoritaire, la seconde agressive très
minoritaire et qui devient très rapidement récidiviste. Cette
seconde population se décompose elle même en plusieurs sous
populations: les alcooliques, les fous de vitesse, les immatures,
les malvoyants, les mal entendants,les violents, sans gêne, sans
scrupule, indifférents à la douleur dautrui, etc.
qui sont en outre comme on le verra des délinquants de droit
commun (notamment voleurs, violeurs, incapables de respecter lois
et règlements).
La présence de cette
population agressive sur la route est limitée par le
fait quelle est très souvent victime elle même de
laccident quelle a provoqué.
- linfraction au code
de la route nest pas dune nature différente de celle
de linfraction à la loi pénale.
- il est possible de prévoir
avec une probabilité de 85% la criminalité routière d'un
délinquant sur la seule base de son casier judiciaire.
- la population qui conduit
sous lempire dun état alcoolique constitue environ
2% de la population présente sur la route. Cette valeur est
facile à établir: il arrive aux personne qui conduisent sous
lempire dun état alcoolique dêtre à leur
tour victimes dun accident sans avoir commis de faute!
Lorsque la décision avait été prise de rechercher les
conducteurs qui circulaient sous lempire dun état
alcoolique par des contrôles aléatoires opérés sur tous les
conducteurs, nous avions prévenus que ce serait long, gênant et
finalement inefficace puisquon arrêterait cent
automobilistes pour nen trouver que deux en infraction. Les
faits nous donnèrent raison et ce mode de recherche a,
semble-t-il, été abandonné.
La population qui conduit en
état dimprégnation alcoolique est la même qui est
victime des accidents de travail . Cette population est
parfaitement identifiable au taux de gamma GT
présent dans son sang et supérieur de 10, 20, 30 fois le taux
normal! Il est vrai que dans des cas très rares, cet excès
peut-être dû à dautres causes que lalcoolisme. Un
examen clinique peut alors très rapidement et avec certitude
mettre en évidence la cause. Une bonne confirmation de
létat dimprégnation alcoolique permanente peut
être trouvée encore par la recherche dans le sang dune
macrocytose.
Le dossier danalyse du
sang devrait être interprété par un biologiste pour que le
tribunal sache, sans hésitation qui est devant lui.
Si lalcoolisme
nest pas écarté par cet examen, il faut savoir que le
porteur de lexcès de gamma globuline est un gros buveur
dalcool dhabitude, de tous les jours pour ne pas dire
de toutes les heures.
Ce point est extrêmement
important: le prévenu dalcoolémie au volant plaide
toujours lincident exceptionnel: javais été
entraîné car cétait le pot de fin dannée de
ma société , la fête de ma belle-mère, la
victoire de mon club de foot...Le tribunal y croit ou non mais il
serait tellement plus édifiant de posséder une analyse
complète du sang du prévenu et non seulement son alcoolémie et
de pouvoir la lui opposer! On sait que lalcoolique
dhabitude raisonne moins vite, moins bien, ses mains et ses
pieds tremblent, sa vue et ses réactions sont moins précises
que chez labstinent. Cela se manifeste aussi bien au
travail que sur la route. Bref, lalcoolique ne doit pas
conduire.
Cette recherche de
limprégnation pourrait, tout aussi bien, permettre de
reconnaître celui qui effectivement avait bu par accident et de
le traiter différemment!
Il semble que la recherche devra bientôt sétendre aux usagers de drogues, même douces.
PROGRAMME POUR LA REDUCTION
DU NOMBRE DES VICTIMES DES ACCIDENTS DE LA ROUTE.
Il existe certainement de
nombreuses manières de concevoir et de réaliser ce programme.
La dernière en date, celle
qui consiste à surveiller tout le réseau routier avec 20.000
agents des forces de sécurité partait dun bon sentiment.
Peut-être aurait-on pu faire intervenir aussi les forces armées
à leurs cotés . Néanmoins lintervention a montré ses
limites. La cause en est simple. Laction se diluait à
surveiller tous les conducteurs alors quil aurait suffi de
cibler la surveillance sur moins de cinq pour cent des
conducteurs. Lesquels? Et comment les atteindre alors quils
se confondent si bien avec le reste de la population? Cest
le problème que nous proposons de résoudre mais par une
méthode plus ...élaborée.
LA PREVENTION
il sagit de prévenir,
jusquau fond des chaumières, par tous les médias, que
cette fois tout le monde est décidé à mettre le
paquet. Faire intervenir la Sécurité Routière, les
associations, les clubs automobiles, les assureurs, les
fabricants dautos, de pneus, de carburant, que ce soit une
véritable immersion!
Rappeler les règles de
conduite qui vont suivre et sur lesquelles aucun manquement ne
sera toléré. Et de rappeler les sanctions encourues.
Nous ignorons si la
prévention est efficace, en tout cas elle permettra de rendre
inexcusables ceux qui persisteraient à mal conduire.
La lutte contre
lalcoolisme au volant.
Une mesure vraiment efficace et peu coûteuse devant le massacre auquel nous assistons depuis CINQUANTE ANS serait la suivante.
Les récidivistes: Pourquoi lorsque l'usage de la voiture s'est répandu a-t-on créé un casier judiciaire spécial pour les délits routiers? En quoi l'inobservation du Code de la Route était-elle différente de l'inobservation d'un décrêt ou d'un arrêté?
Cette erreur est maintenant réparée, mais il reste dans l' esprit de beaucoup de Français que tuer involontairement n'est pas un délit comme voler ...La loi doit maintenant retirer automatiquement le permis de conduire de tout délinquant récidiviste, le juge se bornant à constater l'état de récidive. Evidemment, le permis ne pourrait être demandé sans présenter un casier judiciaire.
Le principe qui doit être
retenu est que le titulaire dun permis de conduire est un
individu qui détient un droit de vie et de mort sur ses
congénères. Il exerce une activité hautement spécialisée. La
réglementation actuelle montre que cinq pour cent environ des
conducteurs en sont incapables et tuent actuellement en France
environ huit mille personnes par an,dont parfois eux mêmes et
leurs familles, victimes décomptées dans les huit jours de
laccident, cest à dire certainement plus de dix
mille.
Tout ce qui pourra être fait
pour les éliminer de la route devra être fait. Il ne faut pas
oublier quil ne suffira pas dinterdire à un individu
de conduire. Sil est surpris à le faire il devra être
empêché physiquement de recommencer. Cest dire quil
ne devra plus avoir le droit dêtre propriétaire
dune auto et que toute personne qui en mettrait une à sa
disposition (sans sassurer quil a le droit de
conduire un véhicule) serait complice et donc puni de la même
peine.
Dans ce cadre général, il
serait donc disposé que:
Tout titulaire du permis de
conduire dispose dun délai de trois mois pour faire
procéder dans son sang à un dosage des gamma GT et de
macrocytose. Dans lhypothèse ou le taux mesuré
serait supérieur à la normale, lintéressé devrait
joindre un certificat médical établissant que le taux révélé
nest pas dû à lalcoolisme. Analyse et certificat
devront être joints dune manière définitive au permis de
conduire par une autorité de Police ou de Gendarmerie, après
vérifications. A défaut de pouvoir les présenter, le
contrevenant sera réputé conduire sans permis. Tout nouveau
permis devra être établi dans les mêmes conditions.
Les frais danalyse et de certificat seront pris en charge par la Sécurité Sociale, la dépense étant couverte et au delà par les économies faites sur ceux qui choisiront de conduire...et qui seront ainsi sauvés, de même que leurs familles et leurs victimes éventuelles de toutes les séquelles de lalcoolisme. On me dit quune telle mesure est impossible à proposer en France, pays de tradition vineuse: je ne le crois pas si les Français sont avertis que 2 % seulement de la population est concernée. .
Les Parlementaires ne sont
pas des héros. Cest lavantage des Nations où le
Peuple est le Souverain et peut sexprimer par un
référendum dont linitiative lui appartient, dans les
termes quil choisit...Cest par exemple le cas en
Suisse.
Il ny a pas de raison
de penser quun référendum sur la conduite des alcooliques
ne passerait pas le jour où les Français sauront que les
alcooliques dhabitude ne sont quune infime minorité
de 2% des conducteurs.
Pourtant rien noblige
à conduire et ceux qui préféreront boire pourront librement
continuer...
En se félicitant
dêtre mieux traités que les fumeurs.
Sur le plan des principes,
rien ninterdit une telle mesure législative: le principe
de précaution a déjà permis des mesures restrictives de
liberté et le danger de laisser conduire des alcooliques conduire
est beaucoup plus grand que celui de manger du maïs
transgénique.
Bien sûr, il est possible
encore une fois de choisir une demi-mesure en ne procédant à la
recherche des gamma GT et de la macrocytose que seulement dans le
cas dun prélèvement sanguin sur une présomption
dalcoolémie au volant. Je ferai remarquer quen
prévenant les conducteurs et en donnant un délai de trois mois,
on provoquera un choc psychologique qui peut amener bien des
buveurs à prendre une résolution définitive dabstinence,
notamment pour conserver leur emploi.
Mais il y a dautres
voies qui peuvent être suivies.
Le permis de conduire, même
amélioré ces dernières années est encore tout à fait
insuffisant par la connaissance quil donne de létat
de santé du candidat et par la durée pour laquelle il est
accordé.
La santé des conducteurs et
leur état physique, le réseau routier, les modèles de
véhicules changent très rapidement dannée en année;
comment être certain quun conducteur jugé apte lest
encore 10, 20, 30 années plus tard! Jai eu loccasion
dinculper un homme de trente ans à qui il était reproché
davoir commis un second homicide involontaire. Peu à peu,
jeus limpression quil avait quelque chose
danormal dans le regard...effectivement, il avait perdu
loeil droit dans un accident, avant même le premier
homicide! Il continuait cependant à conduire et ne voyait plus
les cyclistes quil dépassait!
Mais le programme du permis
de conduire est aussi incomplet: rien nest fait pour
mesurer les réflexes, la durée du temps de réaction, la
capacité dimproviser une manoeuvre salvatrice. Ceci
pourrait très bien être vérifie en mettant à la disposition
des moniteurs dauto-école, et des examinateurs du permis
de conduire des simulateurs de conduite qui ne sont rien
dautre que des jeux vidéo!
Le résultat de la simulation
pourrait être enregistré sur disquette avec les empreintes
digitales du candidat (pour éviter toute fraude) et le résultat
calculé par le logiciel du jeu.
On ne peut envisager de
refaire passer les épreuves du permis (complété) à tous les
français dans les trois mois, mais un plan pourrait être
établi:
- nouvelle épreuve ( à
leurs frais) pour tous ceux qui sont impliqués dans un accident
même matériel ou prévenus dune quelconque infraction,
même sil sagissait dun stationnement interdit,
- rattrapage en commençant
par les classes les plus anciennes.
Il faudrait, certes,
multiplier le nombre des examinateurs par dix, ou par cent, mais
la mesure ne coûterait rien à la collectivité puisque
lexaminateur serait payé par le candidat. On leur
demande de faire vérifier les voitures et on noserait pas
leur demander de faire vérifier leurs compétences!
Et cela calmerait beaucoup de
mauvais conducteurs, dindividus désinvoltes ou
irresponsables.
La lutte contre la vitesse
excessive.
Lexistence de très
nombreux radars parfaitement fiables permettrait dannoncer
aux conducteurs que dorénavant AUCUN dépassement de la vitesse
autorisée ne sera toléré. Si celle ci est de 50 km/h,
linfraction sera constatée dès 50,1 km/H, quelles que
soient les circonstances invoquées, dépassement par exemple. Il
sera toujours conseillé de rouler plutôt à 45 quà 51
pour tenir compte dune erreur du compteur de la voiture ou
dune seconde dinattention du conducteur.
Le taux de lamende sera
unique et égal au maximum actuel. Il ne sera pas donné de choix
entre le paiement sur le champ ou plus tard ou après jugement,
même en modulant le montant de lamende: les frais de
recherche pour obtenir un paiement différé coûtent cent fois
le montant de lamende car précisément ceux qui commettent
le plus dinfraction habitent chez un copain qui
habite chez une copine. Le véhicule en cause sera donc
immobilisé jusquau paiement de lamende avec frais de
fourrière le cas échéant. Le contrevenant qui croirait pouvoir
contester la contravention ou le délit pourra toujours,
évidemment, porter ensuite laffaire devant le
tribunal, à son initiative et à ses frais.
La seule obligation davoir sur soi une somme de mille francs pour le cas où...et de devoir repasser le permis pour une infraction mineure voire minime rendrait déjà de nombreux conducteurs plus attentifs à la loi. Jusquici le raisonnement laxiste: cest une infraction mineure, une petite amende le rendra attentif était complètement faux. Au contraire, il faut dire, si ce conducteur nest pas capable dobserver une disposition aussi simple et facile du code, que fera-t-il lorsque la disposition sera compliquée et importante!
Surveiller les conducteurs
les jours de grand départ cest choisir la solution la
moins efficace et la plus difficile, ce qui explique que 20.000
agents de la Force Publique sont insuffisants.
Cela revient un peu à ne
surveiller lorthographe que le jour du bac. Et à laisser
faire tout le reste de lannée. Au contraire, le respect
des règles du code de la route, à commencer par le respect de
la limitation de vitesse (comme des autres prescriptions du code)
doit devenir un réflexe. Je pense non seulement aux limitations
générales, en ville, sur les routes départementales, les
routes à quatre voies, les autoroutes, les approches de
croisement, mais aussi les zones de ralentissement à proximité
de difficultés, en présence de gravillons, etc.
Une telle surveillance exigerait de nombreux agents munis de radars et certainement un corps de gardiens spécialisés, mais ceux ci seraient largement rentables
- à mille francs
lamende , et surtout
- par les économies de vies humaines, de soins, dhospitalisation, de frais de justice voire de prison, de matériel auto, etc. évalués récemment à plus de cent vingt milliards par an...!!
Il y aurait encore un
avantage plus grand à ce comportement de surveillance sans
relâche:
nous savons que la population agressive des mauvais conducteurs ne peut sempêcher de récidiver. Il vaut donc mieux quelle se révèle le plus tôt possible sur des infractions mineures répétées dès la mise en place de la nouvelle lutte contre la criminalité routière que sur des homicides ou blessures involontaires.
En résumé,
laccident de la route
nest pas inévitable.
Il est provoqué par une
infime minorité de délinquants, de maladroits,
dincapables quil faut écarter à tout prix de la
conduite dengins motorisés quels quils soient,
- par le tri complet et
lélimination des personnes incapables intellectuellement
et physiquement des meilleures performances,
- la vérification que
laptitude à conduire na pas diminué avec le temps
à chaque incident de conduite et au minimum tous les deux ans.
- la suspension du permis de
conduire doit être la peine complémentaire privilégiée de
toute condamnation de droit commun.
Quelques milliers de vies
sauvées chaque année valent bien cet effort. Quel titre de
gloire impérissable ce serait pour un dirigeant que de pouvoir
dire un jour: par mon intervention j'ai sauvé chaque année tant
de milliers de Français
]
|