HEREDITE, ENVIRONNEMENT ET DELINQUANCE

 

Par

Serge BEUCHARD, Gabriel CHARNAY, Ernest-Max FONTAINE, Marie-Joëlle TOLLENBOOM .

 

Dans notre dernier chapitre, nous avons montré qu’avant d’utiliser les jumeaux comme instrument d’analyse, il convient de s’assurer que leur comportement n’est pas différent de celui des autres individus, c’est-à-dire que non seulement nous trouverons des jumeaux délinquants mais que nous en trouverons le même pourcentage et pour des faits semblables que chez les non-jumeaux. Et cela nous contraignait d’abord à essayer de mieux connaître les jumeaux car il semble que si on les a souvent fait parler, c’était rarement d’eux-mêmes.

I – L’inventaire des jumeaux.

Nous avons décidé d’analyser la période du 1er au 15 octobre 1945 pour les 20 arrondissements de Paris.

Cette période présente des avantages et des inconvénients.

Notre but principal étant criminologique nous souhaitions remonter le plus loin possible dans le temps. Mais nous savions que c’est seulement depuis l’Ordonnance du 29 mars 1945 que les actes de décès sont mentionnés en marge des actes de naissance.

D’autre part, la troisième loi criminologique nous permettait d’affirmer que les 7/8ème des délinquants d’habitude en activité en France en 1980 sont nés après 1945, et les plus dangereux !

Il était donc inutile pour notre recherche de remonter plus loin. Par contre, 1945 c’était la fin de la guerre. La France connaissait encore beaucoup de restrictions. Grâce au progrès de la médecine la mortalité post natale a sans doute diminué depuis. D’autre part, on dit que le traitement de la stérilité féminine provoque des naissances gémellaires plus nombreuses.

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Nous nous efforcerons de mesurer un jour cette évolution. Mais il convient de préciser que la condition puerpérale de 1945 ne devait pas être tellement différente de celle des siècles précédents et que si elle a changé depuis, cela ne s’est pas fait en un jour. Ceux qui nous intéressent sont nés après 1945 et avant 1960. Nous aurons donc avec l’analyse de 1945 une bonne approximation.

A. Le nombre des jumeaux .

Les naissances gémellaires à Paris (20 arrondissements) du 1er au 15 octobre 1945 (inclus).

Nous avons dénombré 24 naissances gémellaires soit 48 enfants jumeaux sur 2 084 enfants déclarés vivants.

La proportion des naissances gémellaires est donc de (24 x 100) / (2 084 - 24) = 1,16 %.

La proportion des jumeaux est alors de (48 x 100) / (2 084) = 2,30 % des enfants dont la naissance a été déclarée.

Mais – sans doute parce que comme nous l’a appris Monsieur le Professeur agrégé E. HERVET, Chef du Service de gynécologie – obstétrique de l’Hôpital de la Pitié – les jumeaux sont souvent des prématurés, que la France manquait de tout en 1945 et surtout de couveuses, d’antibiotiques, etc. les jumeaux connaissaient une mortalité post natale très élevée. Nous avons en effet relevé :

Décès

Avant le 3ème jour - --Le 1er mois - --Le 2ème mois --Le 7ème mois

---------6------------------1---------------1---------------2

en remarquant que sur ces 10 jumeaux décédés 2 (G + F) de la même grossesse sont décédés le 2ème jour, 4 (G + F) de la même grossesse sont décédés le 7ème mois tandis que dans les 4 autres cas, 1 seul des 2 jumeaux est décédé.

La mortalité post natale des jumeaux à Paris, pour la période considérée, a donc été de 21 % !

Mais ce qui nous fait penser que cette mortalité était moins dûe aux circonstances qu’il y paraît est qu’elle est très inégalement distribué selon le sexe.

B. Le sexe des jumeaux

Les 24 paires de jumeaux déclarées à l’état civil se distribuaient ainsi :

-----------------------F.F. ---------G.G.--------G.F.

---A la naissance ----11paires ------8 paires ----5 paires

7 mois plus tard

---paires conservées --9 paires ------4 paires ----4 paires

--Décès

des 2 jumeaux, d’une paire 0 paires --2 paires -----1 paire -

D’un seul jumeau -------------- -2 jumeaux -------2 jumeaux -

Survivants ----------9 paires = 18 - 4 paires = 8 --4 paires = 8

---------------------2 jumelles = 2--2 jumeaux = 2--ont 4 G. et -4 F.

total ----------------------------20-------------10--------8

En pourcentage ---- ---- --------52,5------------26,5-----10,5 G + 10,5 F--------- jumeaux-------------------------------. ------------------------21 % G.F.

Nous constatons alors que 72 % des garçons jumeaux ont un jumeau du même sexe et 28 % ont une jumelle

tandis que 83 % des filles ont une sœur et 17 % un frère.

Une première remarque à faire est le nombre élevé des filles par rapport à celui des garçons : 24 contre 14 ! Les jumeaux sont surtout des jumelles compte tenu de la mortalité infantile à l’époque (estimé à 5%) il apparaît que si les jumeaux représentaient 2,3 % des enfants déclarés, ils ne représentaient plus que (38 x 100) / 2 064 = 1,84 % de la population vivante avec une répartition inégale selon les sexes, à savoir :

Filles jumelles : 2,2 % de la population féminine

Garçons jumeaux : 1,3 % de la population masculine

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A partir du moment où nous pouvions avoir une idée assurée de la population des jumeaux au sein de la population unipare, nous étions en mesure de suivre leur comportement.

III – Le comportement des jumeaux

D’après les demandes d’extraits e casier judiciaire :

un certain nombre de renseignement est centralisé au greffe du tribunal du lieu de naissance des personnes nées en France, ou au Casier Central de Nantes pour celles nées à l’étranger. Cela va de la mention de perte de papiers d’identité à celle des condamnations, des retraits de permis de conduire, à celle de certaines professions, «observées» telles que agent de change ou démarcheur, etc.

Ces renseignements ne sont pas à la disposition de quiconque mais sont classés par degré de gravité.

L’autorité judiciaire, elle seule, a le droit de tout savoir. Elle demande le relevé B1, sur lequel sont portées toutes les condamnations. Ces fiches sont demandées donc par les tribunaux, les procureurs, les juges d’instruction. Mais pas seulement sur les personnes qui sont passées devant des juridictions ; il s’agira aussi des futurs jurés, de ceux qui veulent changer de nom, entrer dans les professions judiciaires, être agent de change, démarcheur, V.R.P., etc.

Les administrations et entreprises nationalisées ont le droit de connaître le relevé B2 duquel sont exclues les condamnations concernant les mineurs, les condamnations assorties du sursis lorsqu’elles doivent être considérées comme non avenues, celles bénéficiant de la réhabilitation de droit ou judiciaire, les contraventions, etc.

Les préfets aussi demandent le B2 qu’ils joindront aux propositions de décoration. De même les autorités militaires, les tribunaux de commerce pour d’autres raisons.

Enfin, tout particulier peut demander son relevé B3 sur lequel ne figurent que les condamnations graves : emprisonnement ferme ou avec sursis si ce dernier a été évoqué.

Pour terminer, il existe un «casier circulation» sur lequel sont inscrits tous les «incidents de parcours».

Il a été regrettable pour notre recherche que les autorités ne mentionnent pas la raison pour laquelle elles demandent les fiches mais cette discrétion est bien compréhensible. Nous avons surmonté la difficulté dans une certaine mesure.

Nous devons expliquer avec précision ce que nous avons fait. Pendant une semaine, les demandes d’extraits de casier judiciaire arrivant au Greffe du Tribunal de Paris ont été enregistrées. A l’occasion de la vérification d’état civil il a été relevé chaque fiche demandée concernant un jumeau. Puis la fiche de l’autre jumeau a été extraite à son tour pour vérifier la concordance du comportement des deux.

Tout le parti possible d’une telle étude n’a pu être tiré. D’abord nous ignorions pourquoi les relevés étaient demandés :

Proposition de décoration ou présentation en correctionnelle ? Nous savions qu’il passe 1 femme pour 9 hommes devant les tribunaux mais quelle est la proportion des femmes pour les décorations, les demandes d’emploi… ? Nous aurions pu remédier à cette incertitude par des hypothèses mais nous avons pensé qu’il était préférable de ne rien affirmer dont nous ne fussions sûrs. Nous n’avons donc établi aucune conjecture sur les pourcentages relevés d’hommes et de femmes par rapport à ceux que nous avons établis.

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Le premier résultat obtenu a été le suivant :

---------------------------concernant -------% de jumeaux---%théorique--% théorique

---------------------------des H---des F.-------relevés-------des J. (G+F)-des J. (G)----(F)

1524 demandes de B1-------86%---14%-------1,90 %-------------1,84%------1,3%---2,3%

2320 demandes de B2------77,5%--22.5%-----1,63%--------------1,84%------1,3%---2,3%

1470 demandes de B3------55%----45%-------0,75%---------------1,84%-----1,3%---2,3%

1570 dem.de c.circulation----86%----14%------1,28%----------------1,84%----1,3%---2,3%

Les pourcentages de jumeaux relevés parmi les personnes concernées par les demandes de casier judiciaire ou de circulation sont tels qu’il est exclu, compte tenu des dimensions de l’échantillon et de sa qualité (demandes provenant de toute la France, d’une foule de demandeurs, pour les raisons les plus diverses) que leurs variations soient dues au hasard. Ces écarts traduisent en réalité la différence des comportements entre hommes et femmes, jumeaux et non jumeaux.

a) Comportement masculin et féminin

Nous savons (cf. la délinquance féminine – Cahier n° 4) que la délinquance se partage en 90 % de délinquants masculins et 10 % de délinquants féminins. La répartition des demandes de B1 :86-14 -révèle ce fait modifié par la demande de casiers concernant les personnes non délinquantes (professions protégées, etc.) par parts égales : (90 – 4 = 86) et (10 + 4 = 14).

Les demandes de B2 révèlent que les hommes sont plus souvent décorés que les femmes mais aussi dans une proportion inférieure à 90 – 10 %. De même pour le casier circulation qui révèle grossièrement la proportion des femmes qui conduisent (non pas de celles qui sont titulaires du permis de conduire mais plus probablement en fonction du temps qu’elles passent au volant, compte tenu d’une meilleure conduite que les hommes (voir «une statistique des accidents de la circulation» par E.M. FONTAINE – 1961).

Les demandes de B3 au contraire montrent que les jeunes femmes ont presque les mêmes activités que les jeunes hommes : examens, demandes d’emploi de l’un et de l’autre groupe, etc. tendent à se rapprocher.

b) Le comportement des jumeaux d’après les demandes de casier judiciaire

Nous savons déjà qu’il y a 1,3 % de jumeaux dans la population masculine, 2,2 % de jumelles dans la population féminine, soit 1,84 % de jumeaux dans la population totale. Il est remarquable que le pourcentage de jumeaux relevés parmi les demandeurs de casiers soit sensiblement inférieur à cette valeur sauf pour les B1. Il est remarquable aussi que la proportion des jumeaux diminue en même temps que la proportion des hommes parmi les demandeurs.

Après avoir longuement réfléchi à ce problème, il nous a paru que nous n’étions pas en mesure de le résoudre pour l’heure. Trop de causes intervenaient sans que nous pussions seulement dire dans quel sens : par exemple des casiers sont demandés sur des personnes qui vont être condamnées et sur des personnes qui vont être décorées, mais nous ignorons lesquelles… Ce que nous pouvons retenir en toute sécurité (voir infra) c’est que 3 expériences, fondamentalement différentes ont révélé, chaque fois, que les jumeaux paraissent moins délinquants que les autres hommes comme nous avons relevé qu’ils paraissent moins géniaux.

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Ce trait caractéristique est encore accentué par le suivant : Chaque fois que nous avons constaté la présence d’un jumeau nous avons recherché le même renseignement sur son jumeau. Les 129 jumeaux ont donc désigné 129 autres personnes. En fait, nous en avons eu 128 car 2 jumeaux (garçons) étaient décédés à la naissance et 1 jumelle avait en réalité deux sœurs (triplées). Sachant que lorsqu’un jumeau était tiré il amenait son frère ou sa sœur avec les probabilités que nous avons calculées au début :

G. désigne 28 % F.. et 72 % H

F. désigne 17 % G. et 83 % F.

Nous avons comparé pour chaque document (B1 - B2 – B3 – C.C. et fiches) et pour le total le nombre total des filles et des garçons que nous aurions dû trouver est celui que nous avons trouvé effectivement. Sans reproduire le détail du calcul qui est sans intérêt mentionnons que nous avons trouvé 88 filles alors que nous n’aurions dû en trouver que 73. Ceci indique que non seulement la forte proportion de filles par rapport aux garçons que nous avions relevée en 45 ne s’est pas renversée, mais encore qu’elle s’est aggravée ou que ces dernières ont un comportement inverse de celui de leurs frères ! Encore une fois il ne nous est pas possible de choisir avec une totale assurance. Ce qui est important c’est qu’il apparaît certain que les jumeaux n’ont pas le même comportement que les autres individus.

c) Les jumeaux et le mariage.

Nous avons cherché à savoir si le fait d’être jumeau, c’est-à-dire apparié à un autre individu, du même sexe ou non, conduisait à un changement de comportement – notamment à l’égard du sexe opposé, de la famille, de la sortie d’une structure familiale dans l’intention d’en créer une autre, dans la séparation du jumeau vers une union avec un étranger.

Le mariage est encore bien autre chose que l’intérêt sexuel (intérêts patrimoniaux, aventure, désir de maternité, de paternité, etc.) mais il est inutile de s’attarder à en faire l’inventaire. Le mariage nous intéresse car, fut-il décidé sur un coup de foudre, il est différent de la liaison ; il entraîne des formalités, des frais, des consentements , des réticences, une publicité, un engagement, une solennité, la fête ! Enfin pour le statisticien il présente l’avantage d’exister ou non. Enfin dans le cadre de la présente étude, il s’agit d’une modification du comportement qui est intéressante. N’oublions pas que nous cherchons à savoir si la délinquance a une origine génétique. Or la délinquance est un comportement qui est dans une certaine mesure l’opposé, le symétrique du comportement de celui qui choisit de se marier, c’est-à-dire de s’insérer dans un système traditionnel, moral, dans un cadre légal, stable, à long terme, «pour le meilleur et pour le pire». Ce qui ne veut pas dire que les délinquants ne se marient jamais ni que les personnes mariées sont spécialement respectueuses de la loi. Il y a même une délinquance fondée sur le mariage (escroquerie au mariage, bigamie, etc.).

1 – Dans l’échantillon des jumeaux désignés par les demandes d’extraits de casiers judiciaires nous avons relevé les distributions suivantes en fonction de l’âge au premier mariage.

---------------------------------------Moyenne---Q1------ Q3

garçons provenant de paires G.G. ------25,1 ------22------- 24 ---------------------------- ------. -----------------------------GF---------24,1------22------ 27

Filles provenant de paires F.F. ----------22,5 ------21 -----24

--------------------------G.F.----------- 21,3 -----19------ 22

2 – Dans l’échantillon de jumeaux nés à Paris en 1945

--------------------------Garçons provenant de paires

G.G.-------------------------------------- 23 -------22-------25

G.F. ---------------------------------------23-------19-------27

----------------------------------------------------------Filles provenant de paires

F.F. ----------------------------------------22--------20 ------25

G.F.---------------------------------------- 20 -------18 ------22

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VErs la page 7

Nous noterons seulement que les filles se marient plus tôt que les garçons et que dans les paires de jumeaux mixtes, les garçons comme les filles se marient plus précocement que les garçons et les filles de paires G.G. et F.F.

Mais cela s’explique beaucoup mieux par les relations extérieures que la présence d’un frère ou d’une sœur crée que par l’hérédité : le statisticien doit toujours chercher la relation la plus simple et la plus probable, celle qui est de bon sens. C’est une application du théorème de BAYES (qui aurait interdit d’affirmer que la prison était criminogène, pour ne donner que cet exemple).

Nous devons cependant aller plus loin dans l’investigation en étudiant d’une part la différence d’âge des jumeaux à leurs mariages respectifs, d’autre part le comportement des paires elles-mêmes devant le mariage et non plus des individus. Dans l’échantillon d’extraits de casiers judiciaires, la différence d’âge au premier mariage :

Paires G.G. : Moyenne = 2 ans

--------------------Q1 = 1 an

--------------------Q3 = 3 ans

Paires F.F. : Moyenne = 2 ans

--------------------Q1 = 1 an

--------------------Q2 = 3 ans Paires

G.F. : Moyenne = 3,6 ans

-------------Q1 = 1 an

-------------Q3 = 5 ans

Nous notons la même répartition dans l’échantillon «PARIS 1945». Il ne semble pas que l’hérédité ait une grande influence et fasse naître des différences entre ceux qui sont homozygotes (partie de G.G. et partie de F.F.) et ceux qui sont hétérozygotes (presque tous les G.F.).

Le comportement des paires dont au moins un des jumeaux est marié :

a) G.G. : sur 38 paires, nous avions 28 paires dont les 2 jumeaux sont mariés et 10 paires dont un seul était marié, soit 73,7 % de paires demeurées homogènes après le mariage du premier.

b) F.F. : sur 14 paires, 2 seulement voyaient leurs 2 jumelles mariées et 10 n’en voyaient qu’une soit 28,6 % de paires demeurées homogènes après le mariage de la première.

c) G.F. : sur 24 paires, 10 voyaient les 2 jumeaux mariés et 14 paires, un seulement, soit 41,6 % de paires demeurées homogènes après le mariage du premier. Comme le lecteur l’a bien compris, nous n’avons pris en considération que les paires où un mariage avait eu lieu. Il ne servait à rien d’étudier les paires où les deux jumeaux sont restés célibataires, le célibat étant un état précaire qui ne laisse rien présager de bon… Le comportement des paires fait apparaître un fait nouveau et important : nous trouvons un écart énorme entre le comportement des paires de jumeaux G.G. et F.F. : quand un jumeau garçon d’une paire G.G. se marie, trois fois sur quatre le second en fait autant.

Au contraire, quand une jumelle F.F. se marie, la seconde ne le fait qu’une fois sur quatre. L’écart est tout à fait significatif. Quant au groupe des G.F., il est intermédiaire aux deux autres. Nous pouvons préciser ce point par l’analyse des paires :

38 paires G.G. = 76 G.

28 paires mariées = ------56 G. mariés

10 paires dissemblables

-----------------------soit10 G. mariés et au total 56+10 =66 G mariée c.à.d. 73,7% des 76 G

------------------------et 10 G. célibataires

14 paires F.F. = 28 F.

4 paires mariées -------soit 8 F. mariées

10 paires dissemblables soit 10 F. mariées et au total 18 F.mariées c.à.d. 64,3% ,

--------------------------et 10 F. célibataires .

24 paires G.F. = 48 G. ou F.

----------------------------24 G. dont 18 G. mariés = 75 %

----------------------------------------16 G. célibataires,

----------------------------24 F. dont -16 F. mariées = 66 %

----------------------------------------et 8 F. célibataires

Il apparaît ainsi que chez les jumeaux, les garçons, qu’ils soient G.G. ou G.F. se marient plus que les filles, qu’elles soient F.F. ou G.F. Il ne semble pas que la cause soit génétique puisque précisément ce sont les garçons G.F. qui se marient le plus. Nous nous garderons d’aller plus loin dans l’hypothèse après avoir constaté seulement cette distorsion de plus entre les sexes. L’explication la plus vraisemblable est que le garçon a hâte d’échapper à ce couple où la nature l’a mis pour aller vire dans un couple plus «normal» ou complet.

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Vers la page 8

La fille, plus passive, se trouvant au contraire aussi à l’aise dans sa paire que dans le ménage qu’elle constituerait avec un homme. Il ne s’agit là que d’une hypothèse.

d) La délinquance chez les jumeaux

A partir du moment où nous avions une bonne approximation de la population des jumeaux, il devenait intéressant, comme nous nous l’étions proposé au début de l’étude, de rechercher les jumeaux dans la population délinquante.

Monsieur le Commissaire Divisionnaire CASTAGNIER, Chef du Service de l’identité judiciaire a bien voulu demander à son service dont la coopération fut enthousiaste de procéder à l’expérience suivante que nous lui avons demandée. Chaque jour, tout au long du jour, de tous les arrondissements de Paris, les personnes arrêtées, en flagrant délit, sur commission rogatoire, enquêtes préliminaires, mandats d’arrêt, etc. sont conduites au «dépôt» du Palais de Justice. C’est donc un brassage extraordinaire de délinquants de toutes sortes, de toutes origines, pour tous les genres d’affaires possibles. L’Identité judiciaire a donc accepté d’interroger pendant un jour tous les arrivants sur l’existence d’un jumeau. Comme les délinquants sont méfiants, l’enquête a été morcelée (nombre de frères et sœurs, âges etc.) et recoupée. Pour éviter toute incertitude dans la vérification, nous avons éliminé tous ceux qui n’étaient pas français, nés en France et y résidant en permanence, car aucune vérification n'était possible sur eux. Au total, 223 personnes furent interrogées, hommes et femmes. Aucune n’avait de jumeau ! Si les jumeaux avaient été semblables aux autres individus nous aurionsdû en trouver au moins trois!

Nous avons alors procédé à une seconde recherche. Nous avons tiré 503 fiches de casier judiciaire se suivant sur 20 séries de noms de famille dont certains étaient très répandus. Nous avons trouvé trois jumeaux condamnés dont une paire de deux frères et un jumeau dont le frère, vivant, n’a jamais été condamné. Il s’agissait de trois délinquants d’occasion, condamnés pour des faits mineurs. Cette proportion de 3/503 confirme ce que nous venons de voir. Les jumeaux ne seraient que 0,6 % de la population délinquante au lieu de 1,3 % (de la population masculine). On peut donc dire, d’une manière très approchée, que les jumeaux sont deux fois moins délinquants que les autres individus.

Nous avons enfin procédé à une troisième recherche. Chaque fois qu’un extrait de casier judiciaire avait été demandé concernant un jumeau, nous avons tiré le casier judiciaire de son jumeau. Nous avons ainsi obtenu au total 129 paires de jumeaux (mais 257 individus car 2 jumeaux étaient décédés et il y avait en ensemble de 3 triplées). A remarquer que, toujours dans le même sens, 2 garçons étaient morts et l’excès concernait le sexe féminin.

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Précisons bien que cette collection de 257 individus ne représente pas la population des jumeaux mais seulement l’ensemble des jumeaux qui ont affaire aux autorités judiciaires, exécutives, ou qui veulent travailler. Il y a plus qu’une nuance avec l’ensemble de la population. Cette collection est utile pour étudier la corrélation entre ces jumeaux et cela seulement.

-1°La délinquance d’occasion ( cf. cahier n° 1) des jumeaux.

Les jumeaux G.G. (63 paires) : nous avons trouvé 15 délinquants d’occasion, appartenant tous à des paires différentes.

Les jumelles F.F. (24 paires) : 2 femmes condamnées sans récidive.

Les jumeaux F.G. (42 paires) : 7 garçons condamnés sans que leurs jumelles le soient et une paire où G et F ont été condamnés à peu d’intervalle. La délinquance d’habitude Chez les jumeaux G.G. (63 paires au total) : nous trouvons 1 paire de deux délinquants d’habitude et 3 délinquants d’habitude de paires différentes. Chez les jumelles F.F. (24 paires au total) : nous ne trouvons aucune délinquante d’habitude. Chez les jumeaux F.G. (42 paires au total) : nous trouvons 5 garçons délinquants d’habitude (nés évidemment de paires différentes). Nous ferons tout de suite deux constatations. 1°) La délinquance est avant tout masculine Sur 63 paires G.G. nous avons trouvé 15 délinquants d’occasion et 5 d’habitude, soit 15,9 %. Sur 42 paires G.F. donc 42 garçons, nous avons trouvé 8 délinquants d’occasion et 5 d’habitude, soit 30,9 %. Sur 24 paires F.F. et 42 paires F.G. soit au total 90 filles, nous n’avons trouvé que 4 délinquantes d’occasion et aucune délinquante d’habitude, soit 4,40 %.

-2° La délinquance d’habitude

chez les jumeaux G.G. (63 paires) nous avons trouvé une paire de deux délinquants d'habitude et trois délinquants d'habitude issus de paires différentes.

chez les jumelles F.F. ( 24 paires au total) nous n'avons trouvé aucune délinquante d'habitude.

chez les jumeaux G.F. ( 42 paires au total) nous avons trouvé 5 garçons délinquants d'habitude (issus évidemment de paires différentes).

Nous ferons tout de suite deux constatations.

1° la délinquance est avant tout masculine:

----sur 63 paires G.G. donc 126 garçons nous avons trouvé15 délinquants d'occasion et 5 d'habitude.

----sur 42 paires G.F. donc 42 garçons nous avons trouvé 8 délinquants d'occasion et 5 d'habitude.

----sur 24 paires F.F. et 42 paires F.G. soit au total 90 filles nous n'avons trouvé que 4 délinquantes d'occasion et aucune délinquante d'habitude.

Nous pouvons donc rapprocher 168 garçons qui ont fourni 18 délinquants d'occasion et 10 d'habitude de

----------------------------------90 filles qui ont fourni -----4 délinquantes d'occasion et 0 d'habitude !!!

2° la délinquance d'habitude des deux jumeaux d’une paire est rare (à l’évidence la délinquance d’occasion peut atteindre un seul des 2 jumeaux ou les deux sans que à priori l’hérédité y soit pour rien). Sur 63 paires de jumeaux G.G. nous n’avons trouvé qu’une paire de délinquants d’habitude et 3 délinquants d’habitude dont le jumeau n’était pas délinquant du tout.

1er CAS DES 2 JUMEAUX G.G. (vivant à Paris tous 2)

------------------------------1er --------------------------------------------2ème

à 25 ans - abus de confiance ------------------------------------------23 ans - violences à enfant

à 31------escroquerie -------------------------------------------------31 ----- abandon de famille

31 - chèques sans provision -------------------------------------------31 - détournement de gage

31----- banqueroute simple------------------------------------------- 31 - chèques sans provision

33---- abus de confiance

33 --- chèques sans provision -----------------------------------------32 - banqueroute

2ème CAS DES 2 JUMEAUX G.G. (nés à Paris, vivant en Province)

à 19 ans - corruption de fonctionnaire , faux documents-------------------21- ans - chèques sans provision

à 21 - chèques sans provision ---------------------------------------------22 - vols

22 - recel de vol, falsification de chèques-----------------------------------22 - tentative de vol

22 -recel, falsification de chèques, violation de domicile refus d’obtem. -----22(même affaire avec son jumeau) - Falsification de chèques et usage.

CAS DES DEUX JUMEAUX G.G. dont 1 est délinquant d’habitude et l’autre sans condamnation.

I – 1°) à 20 ans  : chèques falsifiés

2°) à 20 ans et 3 mois : vols

3°) à 20 ans et 10 mois : (en récidive) vol

I I– 1°) à 18 ans et 6 mois : vol

2°) à 19 ans et 5 mois : vol (en récidive)

3°) à 19 ans et 6 mois : outrage à citoyen chargé d’un service public

CAS DES JUMEAUX G.F. dont les seuls garçons sont délinquants d’habitude. La jumelle était sans condamnation.

I – 1°) à 25 ans  : insoumission

2°) à 25 ans et 6 mois : vol

3°) à 25 ans et 10 mois : vol

4°) à 27 ans : vol en récidive

5°) à 27 ans et 6 mois : vol en récidive

II – 1°) à 17 ½   :vol, délit de fuite

2°) à 18 ½ : vol en récidive

3°) à 21 ans : vol en récidive

III – 1°) à 15 ans et 10 mois : vols

2°) à 16 ans et 6 mois : vol, tentative de vol en récidive

3°) à 17 ans et 6 mois : vol (en récidive)

4°) à 18 ans : vol

5°) à 20 ans : usage de stupéfiants

6°) à 22 ans : vol, tentative de vol, vagabondage

7°) à 22 ans : usage de stupéfiants

IV – 1°) à 17 ans et 6 mois : vols, recel

2°) à 17 ans et 6 mois : vol

3°) à 19 ans : vol, tentative de vol (récidive)

4°) à 21 ans : vol, tentative de vol (2ème récidive)

V – 1°) à 16 ans  : recel

2°) à 16 ans  : vol

3°) à 16 ans   : vol

4°) à 17 ans   : vol (récidive)

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CONCLUSION

Il nous paraît maintenant possible de conclure sur les constatations que nous avons faites :

---Dans la population actuelle de la France, la proportion des jumeaux paraît plus faible qu’on ne nous l’avait indiqué. Nous n’avons trouvé que 1,3 % de jumeaux respectivement dans les populations masculines et 2,2 % dans la population féminine.

---Les jumeaux paraissent moins délinquants que ceux qui sont nés uniques.

---A l’égard du mariage, les jumeaux se comportent autrement que les jumelles.

---Il est confirmé qu’il existe bien chez les jumeaux, comme chez les autres, une délinquance d’occasion et une délinquance d’habitude.

 

En résumé :

la délinquance est avant tout un caractère masculin .

La délinquance d’habitude est un caractère rare et très précoce.

Nous pouvons dire qu’il existe moins de 0,5 % des délinquants d’habitude qui appartiennent à une paire de jumeaux. Il y en a donc en France moins de 150 ( nous avons établi, voir cahier N°1, qu'il y a en France moins de 30.000 délinquants d'habitude) qui se décomposent en 108 ayant un frère jumeau et 42 ayant une sœur jumelle ( ces valeurs sont données à l'unité près pour permettre au lecteur de refaire le calcul, mais il ne s'agit , à l'évidence que d'ordre de grandeur ) On s’aperçoit alors – et c’est l’élément capital de cette étude – que les chances de trouver des jumeaux homozygotes devenus délinquants d’habitude et dont les paires ont été élevées ensemble ou séparées prématurément sont insuffisantes pour permettre la constitution d’échantillons significatifs. Nous avons mentionné plus haut que la délinquance d’occasion est – par définition – possible pour l’un des deux jumeaux, à l’exclusion de l’autre ou simultanément à l’autre sans que l’environnement ou l’hérédité soient mis en cause.

Environnement, génétique, les deux ou aucun des deux ?

L'impossibilité où nous sommes arrivés de résoudre le problême par la méthode des jumeaux nous amène à deux constatations nouvelles:

-1° rien de ce que nous avons fait ne permet de dire que la délinquance n'est pas héréditaire.

-2° Nous pouvons essayer de trouver une autre méthode d'analyse que celle des jumeaux : la compatibilité des caractéristiques de la délinquance d'habitude avec une origine qui serait de génétique ou d'environnement.

Nous avons établi que la délinquance d'habitude présente trois caractéres permanents : elle est rare, masculine

et précoce.

Ces caractères sont tout à fait compatibles avec la génétique et totalement incompatibles avec l'environnement.

Si l'origine est génétique, on peut admettre qu'une complexion si particulière soit rarissime. Et il faut admettre qu'elle l'est de notre constatation (cf Cahier N° 1) de la stabilité surprenante du nombre des délinquants d'habitude en France (30.000).

La génétique peut encore expliquer que la délinquance d'habitude soit surtout masculine et très précoce.

Au contraire, comment l'environnement expliquerait-il à la fois la délinquance du riche et celle du pauvre, de l'illettré et du savant, du fils et non du père, d'un seul frêre parmi les autres, du jeune et non de celui qui a subi très longtemps un environnement détestable ?

Nous avons retrouvé ici le raisonnement tenu à propos de l'intelligence ( cf Cahier N°4), nous n'y reviendrons pas.

La délinquance d'habitude parait donc bien avoir une origine purement génétique, mais alors que l'environnement ne peut avoir qu'un rôle de facteur limitant sur l'intelligence, il peut en avoir un exaltant sur le délinquant.

Un enfant doué héréditairement peut ne pas se développer s'il est élevé avec les loups mais l'environnement est inutile pour développer l'intelligence pure ou génie et Monsieur Alain Peyreffite cite le cas de Raoul Dautry qui quitte ses moutons pour acheter des livres et se présenter à Polytechnique. Le professeur Rémy Chauvin cite un berger qui dessinait le mouvement des astres dans une vieille soupière.

Très curieusement ( en apparence) l'environnement ne peut avoir qu'un rôle positif sur le délinquant en puissance par sa prédisposition héréditaire. Nous avons été mis sur cette voie de la manière suivante : lorsque nous avons constaté que les effectifs de la délinquance d'habitude sont distribués ( en fonction de leur âge au premier délit) en une exponentielle décroissante de période de sept ans, nous avions retrouvé la courbe de désintégration des éléments radioactifs étudiée quelques décennies plus tôt ! Nous avions retenu que chaque atome peut se désintégrer à tout instant mais qu'il le fait au hasard et qu'ainsi, sur un grand nombre d'atomes une période apparaît. Rien ( à notre connaissance) n'a décidé que tel ou tel autre atome va éclater, mais l'ensemble se comporte selon une loi physique trés précise. Il ne peut en être autrement pour les délinquants d'habitude. Tous ont une dangerosité latente: le hasard seul décide du moment où ils vont céder. Et voila le rôle de l'environnement: Il offre l'occasion, la tentation, la permission

Il est possible de donner des exemples. Imaginons que la propension à boire avec excès de l'alcool soit innée, ce aui parait d'ailleurs bien être le cas. Dans un pays où l'alcool est inconnu, elle ne se révèlera jamais.Que l'alcool au contraire coule à profusion, en toutes occasions et en tous lieux, elle ne peut que se manifester. Et l'exemple pourra être répété à l'infini : voitures dans les rues, produits offerts à l'envi dans les super marchés, filles disponibles et. etc.

L'erreur est de croire que l'environnement interviendrait pour une part et l'inné pour une autre, le résultat étant établi par une addition.Les deux facteurs ne s'ajoutent pas, ils se conjuguent : ramenons le problême à la limite: si l'hérédité est nulle, l'environnement ne peut rien et réciproquement : une bonne graine semée sur de la glace ne donnera rien; une graine brûlée semée dans la meilleure terre ne prospèrera pas.

Ce point de vue est plus important qu'il ne paraît: Des criminologues au demeurant fort distingués ont imaginé le "passage à l'acte". Ils méditent depuis en se demandant pourquoi de deux individus semblables, un seul devient délinquant ? Pourquoi à ce moment là et non à un autre ? C'est faux problême. Pourquoi un atome de radium se désintègre-t-il et pas un atome de plomb? Tout simplement par ce que c'est dans la nature du premier et non dans celle du second. Mais le phénomène peut-être arrêté ou retardé par un dispositif ralentisseur comme dans les centrales nucléaires: ce sera la famille, l'éducation, voire la Police...

Etant admis que l'origine de la délinquance d'habitude est innée et seulement innée, comment va se caractériser cette disposition ? Nous nous surprenons nous même à l' avoir cherché si longtemps car en fait, la réponse nous avait été donnée depuis longtemps. Nous l´ avons dit dans le précédent article : l` intelligence, comme tout comportement humain est le résultat de la mise en oeuvre de nombreuses fonctions intellectuelles et sensorielles, donc issues de plusieurs chromosomes, de dizaines de gènes, de milliers de nucléotides dont le résultat a été mis en évidence par d´ autres voies par M. Jean PINATEL. Ce grand criminologue qui avait l' esprit de synthèse et de généralisation a cherché ce qui était commun à tous le délinquants. Il a trouvé et il en a un grand mérite, quatre caractères :

l´ indifférence à la douleur d' autrui,

la labilité,

l´égocentrisme ,

l´ agressivité.

Et ces quatre caractères sont totalement compatibles avec les exigences que nous avons définies : rareté, masculinité, précocité ! Lorsque nous avions entendu pour la première fois Monsieur PINATEL énumérer avec tant de simplicité les quatre caractères (dont nous avons vérifié chaque jour l´exactitude) nous avons été frappés de voir combien : - d une part, il était difficile d´ avoir à la fois ces 4 caractères - d' autre part, combien un individu était totalement transformé par le remplacement d´ un seul trait de caractère. Ainsi substituez seulement à la labilité son contraire, la persévérance et vous obtenez le spéculateur. Changez encore l égocentrisme en une idée de la Patrie et vous obtenez le grand héros national .Nous vous laissons le plaisir de continuer pour arriver , ayant substitué à chacun de ces caractères son contraire, à un être d'amour, la Mère, la Soeur infirmière des lépreux pour en revenir à soeur Godfrieda la criminelle.Au passage vous avez rencontré l'archétype de la prostituée, etc. etc.

 

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Enfin, il semble que le caractère amoral de l'enfant ou de l'immature soit reconnu par les psychologues, les éthologues. Et une variété infinie de combinaisons apparaît car chaque trait peut-être plus ou moins accusé.

Les conséquences de ce qui précède sont simples:

- L'environnement doit offrir le moins d'occasions, de tentations de délinquance possibles.

- L'homme doit être encore plus soutenu, aidé, que la femme; probablement par elle : mère, épouse, d'où la nécessité du maintien de la famille et d'un rôle ardent de l'Ecole puisqu'il apparaît qu'à 16 ans ce sera trop tard. Le rôle de la femme ne sera totalement efficace que si elle est respectée et chérie.

- La constatation que la délinquance d'habitude est une disposition innée ne doit pas conduire à l'excuse du délinquant : le sauvetage de ce dernier exige au contraire un traitement plus ferme et complet de son comportement, jusqu'au jour où, enfin, les maladies génétiques pourront être soignées. Celà est une autre histoire et nous y reviendrons.

Il ne faudrait pas que ce point de vue soit retenu comme une hypothèse qu'il existe un" gène de la délinquance". Ce qui est inné chez l'homme comme chez les animaux supérieurs c'est au contraire le besoin inné d'une hiérarchie et de règles de comportement très précises. L'homme réclame des lois qui vont de la loi constitutionnelle à la loi religieuse, civile, pénale, commerciale sans oublier la civilité puérile et honnête et enfin...la mode! C'est l'absence de cette disposition innée qui conduit à la délinquance. L'homme est doté en plus de deux disposition innées très fortes: le besoin d'une situation d'équité qui lui fait réclamer réparation et vengeance.

- Post scriptum:

Il n'est pas possible de reproduire cet article en l'an 2000 soit 22 ans aprés sa composition, sans vous conter comment il s'est terminé. Une fois qu'il fut imprimé, il me restait à remercier le Chef du Service et toute son équipe. Je leur en apportai donc quelques exemplaires tirés à part et le Commissaire me demanda si j'étais satisfait des résultats.

- Beaucoup! l'origine génétique de la délinquance d'habitude se confirme. En ce qui concerne les jumeaux, j'ai notamment établi qu'ils ne sont jamais des génies mais jamais non plus de grands délinquants!

- Je le savais déjà, me dit-il en hochant la tête, je suis jumeau !

Il y avait un risque sur cent qu'il en fût ainsi et ce risque s'était réalisé! Depuis, je me suis fait une règle de vie que je vous conseille vivement d'adopter: ne jamais prendre sans nécessité un risque supérieur à un pour mille.