DES NOUVELLES

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Notre webmestre Sophie Joigny et son chien Ki-Gwen

 

 

Lettre aux membres de la SCE et aux lecteurs même occasionnels de ce site, bref à tous nos amis. E.M.Fontaine (Août 2003)

 

            Un accident de ski pour commencer la saison, un petit ordinateur portable qui déborde de données et jette l’éponge, un nouvel ordinateur (la Rolls des portables selon le vendeur, mais la SCE le vaut bien) sur lequel nous avons transféré toute la mémoire de l’ancien…et pour finir un méchant virus. Quel hiver ! Cela suffira-t-il à expliquer mon long silence et me vaudra-t-il votre pardon ?

Nous avons pris nos précautions (là je fais intervenir notre gracieux et érudit webmestre) et bientôt tout ce qui peut avoir quelque intérêt pour la SCE sera gravé sur des CD conservés à l’abri et un nouveau logiciel, « super extra » se met en route dès que nous nous connectons pour détourner les virus avant même qu’ils soient dans nos fichiers !  Nous verrons bien !

            Mais nous avons eu aussi de grandes satisfactions : de nombreux messages nous ont demandé s’il y aurait bientôt de nouveaux textes, si la recherche continuait et même s’il y aurait une « mise à jour » ! J’ai répondu à tous mais plusieurs de mes messages semblent ne pas avoir été remis à leurs destinataires, d’une manière inexplicable, et ont été perdus au cours des manipulations. Je prie donc ceux qui n’auraient pas eu de réponse de bien vouloir reprendre contact, je suis à leur disposition.

D’autre part deux textes d’actualité que vous trouverez ci-dessous me sont parvenus, que je n’avais pas la possibilité de vous communiquer. C’est maintenant chose faite.

Le premier, d’Olivier du Bausset –que vous connaissez déjà- montre comment des mesures fiscales peuvent aller à l’encontre de l’emploi …et finalement de la réinsertion des jeunes délinquants !

Le second, d’Irène Muller, amie que j’ai retrouvée après des années, propose une recherche à l’occasion du drame qui a mis fin à la vie de Marie Trintignant.  Comment ne l’encouragerais-je pas ! Pour ma petite participation, j’ai cosigné l’article comme Irène me l’a demandé.

Par ailleurs, il semble qu’un grand concours d’idées soit tacitement proposé aux Français. Ce n’est pas la SCE qui sera la dernière à en avoir.

Je propose donc :

1-     Pour offrir le fruit d’une journée de travail aux Anciens SANS supprimer un jour de fête :

            Fixer Noël au troisième samedi de Décembre (cela ne pose aucun problème puisqu’on ne connaît ni le jour ni même l’année de la naissance de Jésus). Il y aurait un avantage, on aurait toujours le Vendredi soir, le Samedi et le Dimanche pour faire la fête.

            Fixer le Lundi de Pâques et de la Pentecôte au Samedi qui précède ces fêtes mobiles.

            2- Pour faire rentrer un peu d’impôts sans les demander aux fumeurs ou aux automobilistes, taxer chaque appel téléphonique d’un centime d’euro. Ceux qui ne veulent pas dépenser plus pourront parler plus vite ou éviter les répétitions.

 

 

A bientôt, très cordialement à tous, bonne lecture.

 

 

 

 

 

 

VIOLENCES CONJUGALES : comment prendre le problème ?

Par Irène Muller.

La triste fin de Madame Marie Trintignant a plongé dans l’horreur les Français car ils la connaissaient ainsi que sa famille et l’aimaient ; par ce qu’elle était une jeune et jolie femme, une excellente artiste, précisément très féminine, qui défendait la cause des femmes et enfin, c’est peut-être le pire par ce quelle aurait succombé à des gifles assez violentes pour  lui blesser le cerveau, d’une manière irréversible après des heures où on l’a laissée agoniser sans soins !

La monstruosité de l’affaire n’apparaît pleinement que lorsqu’on sait que les gifles ont été données par celui qu’elle aimait et qui prétendait l’aimer.

Et puis on apprend que ces coups et violences dites « conjugales » sont incroyablement fréquentes, sans être heureusement toujours mortelles : en France une femme sur dix serait battue, une sur cinq en Espagne et au Canada, combien ailleurs, avec quelle fréquence : une fois par mois, par an? C’est une ignorance insupportable car à la douleur des coups s’ajoute l’humiliation, le désespoir.

C’est en fait le délit corporel et sexuel le plus fréquent, le plus mal connu, le plus difficile à juger car il se déroule dans un milieu plein d’ombre!

Un premier caractère retient l’attention : cette violence parait avoir toujours existé, sous toutes les latitudes, sous tous les régimes, dans tous les milieux, même les plus favorisés, les plus instruits, les mieux « éduqués» ; cette constance ne fait-elle pas penser à une origine génétique ?

Un deuxième trait montre que le mari ou concubin violent ne l’est qu’envers sa femme ou sa compagne, c'est-à-dire celle avec laquelle il a des relations sexuelles. Plus significatif encore, il semble que très souvent (le sujet est tellement mal connu qu’on n’ose rien affirmer) le violent qui a eu plusieurs compagnes successives, les a toutes battues. C’est l’aveu public fait, avec un regret au moins apparent, par Picasso : « oui, c’est vrai, j’ai battu mes femmes… ».

En sens inverse, l’épouse de l’ami de Marie Trintignant aurait déclaré « il ne m’a jamais violentée ». Mais déjà un témoin aurait affirmé le contraire. Qui faut-il croire ? Il y aurait là encore un indice d’un travers d’origine génétique lié au sexe.

L’alcool serait un facteur aggravant mais non nécessaire

J’ai oublié le nom d’un individu qui ayant été condamné à la perpétuité pour l’assassinat de son épouse fut libéré conditionnellement pour son excellente conduite et par ce que l’assistante sociale qui l’avait suivi durant sa détention était prête à l’épouser. Elle avait tort : peu de temps après, il la tuait à son tour sans rien avoir à lui reprocher !   

Tout concourt à mettre la femme en condition pour supporter son calvaire.

La faiblesse de la victime vient de ce qu’elle ne veut pas que sa situation soit connue ; pire encore elle culpabilise : c’est sa faute si son compagnon s’est fâché ! Elle ne tardera pas à  lui demander pardon. Dans sa générosité le bourreau le lui accordera, souvent sur l’oreiller ! Je suis persuadée qu’il y a dans cette violence une composante sexuelle dont la base serait une certaine impuissance.

De plus la femme battue est souvent, mais pas toujours,  économiquement dépendante de l’homme, pour elle-même et pour les enfants.

Ce n’est qu’exceptionnellement que la femme battue ira se plaindre à la Police ou à la Gendarmerie. Ce ne sera pas une démarche facile. Comment sera-t-elle reçue ? Tous les Gendarmes et Policiers que j’ai connus étaient des hommes remarquables par leur tenue, leur sens du devoir, leur dévouement mais je crois aux statistiques : si vraiment une femme sur dix peut se plaindre de son mari ou de son compagnon, cela veut dire aussi une femme sur dix chez les gendarmes, les magistrats, les avocats, les dentistes, les instituteurs, les poissonniers, les députés et sénateurs, les ministres, etc. etc. et j’oubliais, les criminologues ! Il serait donc préférable qu’une femme venant se plaindre soit reçue par une autre femme. Sur l’ensemble du Territoire, il y aura alors une probabilité de 0,1 que cette dernière soit elle-même dans cette situation.

Cela expliquerait peut-être le silence qui entoure ce délit. Je ne pense pas qu’il soit particulier aux artistes, mais on sait, par ce qu’ils l’ont déclaré publiquement eux-mêmes, que Picasso et Gainsbourgh battaient leurs femmes comme plâtre. Il n’y eut jamais de procédures ouvertes à leurs noms. 

Pourtant je crois, j’espère,  que cette évaluation est excessive tout en restant absolument inadmissible. Nous nous retrouvons devant le même problème que celui du nombre des jeunes délinquants que notre ami Fontaine a bien posé : il ne s’agit pas de savoir combien de fois une femme a été battue, mais combien de femmes identifiées, distinctes le sont d’une manière plus ou moins habituelles. Une étude suisse de 1997 que je vais essayer de me procurer ferait état de 20, 7 % de femmes qui auraient subi des violences corporelles ou sexuelles au moins une fois dans leur vie ! Une sur cinq !

Nous trouvons une première anomalie : les violences conjugales seraient une affaire « privée » dans laquelle il vaut mieux ne pas intervenir ! Lorsque la femme mourra de ces violences, seront-elles encore une affaire privée ? Certains ne craignent pas de dire que la situation de la femme sera pire lorsqu’elle aura porté plainte ! Car il lui faudra bien, un jour,  revenir au foyer, à cause des enfants, par ce que c’est le père qui les fait tous vivre ; chose étrange, la femme battue continue d’aimer son bourreau : qu’arrivera-t-il s’il va en prison et perd son emploi ? Sa haine sera décuplée et il ne supportera plus celle qui serait la cause de ses malheurs ! On voit déjà que l’assistance de la Société à la femme battue ne peut se limiter à punir le violent !

Par contre, si la femme se défend et tue son bourreau, on en viendra rapidement à parler de disproportion entre l’attaque et la défense et à la condamner sévèrement. C’est la Présidente d’une association de défense des femmes qui l’affirmait, chiffres et exemples précis à la main !

Je n’ai trouvé ni dans le code de Hammourabi, ni dans le livre du Lévitique aucune mention de ce délit ; peut on imaginer qu’au Moyen-Orient les maris respectaient leurs épouses et leurs concubines? Ou peut-être, le fait était si banal qu’il était inutile de le mentionner.

 Depuis très longtemps l’église chrétienne demandait au jeune marié le serment « d’aimer, protéger et chérir sa nouvelle épouse » : n’était-ce pas une manière de lui faire jurer qu’il n’y aurait pas de violences ?

L’affaire des violences conjugales est difficile et délicate : lorsque l’épouse ou la compagne vient se plaindre et que le mari ou compagnon réfute ses accusations, il faut tenir compte de la présomption d’innocence  (il est même arrivé que la femme mente), de la propriété du logement ou du bail fait au nom des deux, comment organiser la cohabitation, est-elle seulement possible ?

En France, en général on aidera la femme à quitter ce logement avec ses enfants en déclarant qu’elle ne l’abandonne pas mais part provisoirement pour sa sécurité  et des associations lui viendront en aide. Dans certains cantons suisses, au contraire, et c’est récent, s’il y a une présomption sérieuse de la violence du mari, traces de coups et blessures, témoignage de voisins, c’est tout de suite après la première  confrontation que le mari sera fermement invité à vider les lieux et à emporter ses affaires pour ne plus y revenir jusqu’à autorisation du juge;  Mais –on le lui rappellera- il sera tenu de payer le loyer et d’assurer le quotidien de la famille et  cette attitude de l’autorité me parait un réel progrès :le principe de précaution l’emporte sur la présomption d’innocence. Cette solution est critiquée : le violent saura où trouver sa victime alors qu’en fuyant cette dernière peut se cacher.

Il arrive qu’après quelques semaines ou mois, une réconciliation intervienne.

Parfois suivie de « rechutes ».

Mais il arrive aussi que malgré les avertissements l’homme revienne sur les lieux qui lui sont interdits.

La situation est la même que dans les affaires de menaces : bien souvent il n’y aura pas de suite tragique mais parfois, elles seront mises à exécution. Comment et jusqu’où faut-il intervenir ?

 J’ai connu une affaire récente où un homme jugé dangereux fut condamné après les premières menaces, prises tout  à fait au sérieux par l’autorité judiciaire, à huit jours de prison. Pas plus pour éviter qu’il perde son travail, suffisamment, pensait-on,  pour qu’il se calme : sorti de prison il alla directement chez la jeune femme (à laquelle il n’avait rien à reprocher) et la tua puis alla se constituer prisonnier avec la satisfaction du devoir accompli. Il avait pourtant été examiné par un psychologue. Une peine plus lourde, une amende voire des coups de fouet auraient-ils changé quelque chose à sa folie meurtrière ? Je ne le crois pas ! Mais était-il possible de lui passer la camisole de force et de l’enfermer, pour quelle durée ? A-t-on essayé les douches froides, les électro-chocs, que sais-je encore ? Je crois que ces violences relèvent de la psychiatrie et non pas de la justice… Selon une étude canadienne que je vais aussi essayer de me procurer, deux tiers des violents ayant subi un traitement psychiatrique d’un an n’auraient pas récidivé. Quid de l’autre tiers ?

On se souvient peut-être de ce professeur d’éthologie qui tua sa femme seulement par ce qu’il en était las, l’enterra dans le jardin et partit à un congrès professionnel à Rome avec sa maîtresse qu’il présenta comme son épouse !

Il y a des chiffres qui épouvantent : dans le canton de Neuchatel, au cours de 18 derniers mois, cinq femmes ont été tuées par leur compagnon !  

Comment alors aborder le problème ?

Avec notre ami Fontaine, nous en avons longuement discuté. Nous sommes d’accord sur la méthode à mettre en oeuvre, toujours la même, la bonne vieille méthode expérimentale.

Elle ne serait ni longue ni coûteuse mais elle ne dépend pas de nous et nous nous permettons seulement d’en faire ici la respectueuse suggestion aux Autorités compétentes.

D’abord l’inventaire.

Le Ministère de l’Intérieur demande à une douzaine de commissariats le relevé de toutes les affaires de violences conjugales et de menaces (même les plus légères) venues à leur connaissance sur un semestre donné. Le Ministre des Armées fait de même avec la Gendarmerie. Les circonscriptions doivent coïncider parfaitement avec l’une ou l’autre ou les deux autorités pour que nous puissions être assurés d’avoir une connaissance exhaustive au moins des faits qui sont révélés sur une population donnée et connue . La période choisie sera antérieure d’au moins dix ans au moment de l’étude : il est indispensable que si une suite judiciaire a été donnée aux faits,  nous puissions connaître le jugement, voire l’arrêt en appel et tous faits de récidive éventuels.

Le nombre des habitants sera connu aussi précisément que possible.

Avec deux à trois cents dossiers nous aurons une première estimation exacte à quelques pour cent près, une répartition géographique, socio-professionnelle, qui permettra peut-être d’approcher par projection le nombre véritable de ces affaires car nous l’avons vu, beaucoup d’entre elles  ne sont pas officiellement connues ou en tout cas ne viennent pas devant la Justice.

 Les Associations de défense des femmes pourraient aussi donner leurs listes pour la période et les circonscriptions considérées. Il est possible qu’elles connaissent des femmes battues qui n’auraient pas prévenu les Autorités.

Ensuite la recherche.

Le Ministère de la Justice pourrait intervenir ensuite et rassembler les extraits B1 des casiers judiciaires de tous les individus mis en cause dans les affaires venues à la connaissance des Services de Police et de Gendarmerie et chaque dossier donnerait lieu à une étude complète : âge et situation des personnes en cause, auteurs et victimes, unicité ou multiplicité des faits, à l’égard d’une seule ou de plusieurs victimes, durée des violences, existence d’autres crimes ou délits, sanctions prononcées et exécutées, situation de récidive. Il est bien entendu que dans tous les dossiers réunis, les noms des personnes mises en cause seraient cachés et remplacés par un code dès que ces dossiers sortiraient du cabinet d’instruction qui serait chargé de les réunir pour l’étude d’une affaire de semblable nature.

 Cette étude révèlera peut-être une corrélation entre les peines, leur durée quand il s’agit de prison, leur montant quand il s’agit d’amende, et la récidive du mari violent.

Il est évidemment souhaitable qu’il en soit ainsi car cela permettrait l’établissement d’une doctrine.

Si, malheureusement il était impossible de déduire que l’application faite de la loi est suffisante, il conviendrait de le faire savoir notamment au pouvoir législatif.

Si enfin il paraissait qu’en l’état, les peines prononcées étant conformes à la loi, rien ne peut retenir la violence de certains maris et concubins, ne serait-il pas possible et utile de réunir un séminaire ou un colloque de personnes qualifiées telles que psychologues et psychiatres, spécialistes du comportement humain,  magistrats et avocats, personnels pénitentiaires, association de défense, pour en débattre et proposer des solutions qui n’existaient pas lors de la rédaction de l’article 222 du code pénal.

Tout ce qui peut être fait pour sauver tant de malheureuses doit être fait.

 

 

 

 

 

PETROLE, PETROLE !

 

Olivier du BAUSSET (Juillet 2003)

 

            Nous ignorerons toujours si le pétrole fut l’élément décisif et déterminant du déclenchement de la seconde guerre d ‘Irak mais personne ne songera à lui dénier toute importance. On n’ose imaginer quelle aurait été la situation de la France si le choix du nucléaire n’avait modifié la donne et nous allons voir que cette ressource sera encore plus importante dans l’avenir :

            Les circonstances sont telles qu’en quelques jours la plupart des journaux, revues et périodiques, qu’ils soient de vulgarisation scientifique, de géopolitique, relatifs à l’automobile ou tout simplement d’actualité politique nous annoncent pour les prochaines décennies – il faut donc se préparer d’urgence- le successeur du carburant pétrole, l’hydrogène, le constituant le plus important de l’Univers. Il ne sera pas près de s’épuiser et présente presque toutes les qualités qui manquent au bon vieux pétrole : enfin, presque toutes car à y regarder de plus près …

            L’hydrogène «  H2 »qui pourrait être utilisé dans les piles pour faire tourner les moteurs n’existe sur Terre que dans les laboratoires. Les deux meilleures manières de l’obtenir en quantité industrielle sont  de l’extraire de l’eau ou du pétrole.

Remarquons déjà que dans les deux cas, il faudra fournir sensiblement autant d’énergie (sur des points fixes) qu’on en obtiendra (pour en disposer sur des véhicules mobiles).

L’avantage recherché et obtenu sera donc de pouvoir disposer à l’endroit et au moment voulus de cette Energie.

Dans les deux cas pourtant la pollution subsistera : l’énergie utilisée sera

-         soit électrique donc d’origine nucléaire, merci Général de Gaulle !

-         soit du gaz naturel qui  libérera au cours du traitement  autant de CO2 que s’il avait brûlé dans un moteur d’auto…et on ne voit pas bien l’intérêt de l’opération :

Mentionnons un cas tout à fait particulier, celui du Groenland qui dispose à travers son volcanisme d’importantes sources d’énergie quasiment gratuites et facilement utilisables.

Il n’est absolument pas possible de généraliser cet exemple.

L’hydrogène présente encore plusieurs inconvénients :

--étant très léger, il devra être comprimé à des pressions extrêmes pour qu’un réservoir d’hydrogène emporte autant d’énergie qu’un réservoir d’essence ; il sera donc dangereux.

-- l’hydrogène présente un défaut qu’il n’a pas encore été possible de corriger : il fuit des réservoirs les mieux bouchés, même à l’émeri, d’une manière non négligeable, ce qui augmente son prix et crée un nouveau danger…Imaginez les difficultés qu’on rencontrera à le produire dans une région, à le transporter par pipe-lines ou par camions dans une autre et à le stocker !

            Dans la mesure où il sera extrait du pétrole, aussi longtemps qu’il y en aura, l’emploi de l’Hydrogène n’améliorera guère la balance des comptes ni l’emploi en France.

L’Hydrogène présente pourtant, aux yeux de certains un intérêt immense qui efface tous ses défauts : ceux qui seront capables de le fabriquer ne sont pas nombreux il jouiront souvent d’une situation de quasi monopole et il sera aisé de les contrôler pour  prélever un impôt à la source…

Est-ce ce qui fait négliger les nombreuses solutions de remplacement qui existent ?

Car il existe de nombreux autres produits susceptibles d’être substitués aux produits pétroliers :

La fermentation anaérobie de tous les déchets végétaux et organiques de l ‘agriculture, de l’élevage, de l’urbanisme (n’oublions pas les déchets des stations d’épuration, d’équarrissage, les farines animales, etc. ) dont souvent on ne sait quoi faire ou que l’on brûle … donnerait

-du méthane pratiquement prêt à l’emploi car très facile à utiliser dans les moteurs à explosion des automobiles actuelles,

-de l’humus élément fertilisant par excellence des sols qui permettrait encore de fixer les lisiers qui encombrent les régions d’élevage. J’ajoute que l’incorporation à cet humus enrichi de lisier, de phosphate naturel broyé permet une fermentation naturelle qui transforme ce dernier en acide phosphorique ( P2O5) soluble sans avoir eu à subir le traitement chimique ( coûteux, brutal et polluant) qui l’aurait transformé en superphosphate. Je souligne que cette production de gaz existe déjà, est utilisée pour faire fonctionner les tracteurs d’importantes exploitations agricoles avec profit. Tous les agriculteurs auraient intérêt à l’adopter mais ils pensent que ce serait un souci et un investissement de plus et ne savent comment s’y prendre. Ce qui manque c’est une impulsion de la recherche agricole qui fournirait plans, devis, mode d’emploi et éventuellement prêts avantageux : le résultat non négligeable sera l’amélioration de la situation des agriculteurs, une augmentation de l’emploi et un peu d’indépendance énergétique de la France :   

 

Les oléagineux 

La surproduction agricole française aboutit déjà à des jachères et des friches plus ou moins subventionnées. Là encore, quel gâchis ! Qu’en sera-t-il après l’extension de la Communauté Européenne à 25 ou 30 états et la réforme inévitable de la PAC ? Celle des règles de l’Organisation mondiale du Commerce…

Des essais positifs ont montré que la culture d’oléagineux sélectionnés donnerait

-une huile équivalente au gaz oil, qui pourrait-être employée seule avec une légère modification des moteurs ou en mélange avec le gaz oil sans modification ;

-du tourteau pour la nourriture du bétail, de l’ensilage et finalement de l’humus selon le cycle déjà mentionné.

 

La forêt française, par suite d’un statut juridique inadapté devant les mutations de la société, est devenue fragile, mal entretenue, coûteuse : on s’en est bien aperçu lors des dernières tempêtes. Certains propriétaires ne furent même pas indemnisés, une partie du bois abattu ne put être ramassé : il aurait fallu faire des chemins plus coûteux que le bois à récupérer ! Mais ces chemins, une fois tracés et utilisés, seraient-ils devenus inutiles ? Bien mieux, on fut incapable de former en quelques mois des équipes de travailleurs forestiers qui auraient pu être employés dans les forêts pour les entretenir : on ne trouva que des entreprises étrangères  pour faire venir des forestiers, dans un pays qui compte près de dix pour cent de chômeurs!

Pourtant la forêt est une source de richesse et de produits précieux : non seulement bien sûr, les arbres de haute futaie, mais les taillis. Si vous fréquentez les supermarchés, vous trouverez très souvent du charbon de bois en provenance des Pays Bas, pays couvert de forêts comme on sait !

La forêt vous fournira encore de la pulpe pour faire notamment du papier ou de la « paille » qui mêlée à de la résine donnera de l’aggloméré ou de l’isolant, etc ., etc .

Mais la forêt peut être encore d’un plus grand secours !

Personne ne peut nier qu’à la fin de la dernière guerre, le gazogène était parfaitement au point pour faire tourner les moteurs de camions ou de tracteurs : ce n’est que pour des raisons fiscales qu’il fut abandonné. Or des solutions nouvelles étaient à l’étude : au lieu d’équiper chaque véhicule d’une petite centrale de fabrication de gaz CO, le gazogène, il serait facile de le fabriquer dans des centrales et de ravitailler les véhicules avec des bouteilles genre Butagaz…Mêmes résultats à attendre que dans le cas vu plus haut du méthane agricole.

La forêt ne produit pas seulement, elle coûte aussi très cher, en vies humaines et en valeurs :

Pourquoi depuis la dernière guerre, les gouvernements successifs, préfèrent ils acheter  des « Canadairs »  plutôt que d’entretenir la forêt, pourquoi préfèrent-ils dépenser au lieu d’employer sur place des jeunes qu’on laisse croupir dans les banlieues avant de leur payer la prison alors qu’on pourrait leur apprendre le métier de forestier ? Et cette activité ne coûterait rien, au contraire :

-         La forêt aménagée, qui ne brûle plus, c’est une économie, c’est à dire le meilleur des revenus,

-         Le cas échéant des essences produisant  des bois plus précieux, en tout cas plus utiles à la menuiserie, à la construction, à la papeterie, peuvent être substituées à des essences moins intéressantes,

-         Tous les taillis, les sous bois, les bois non utilisables tels qu’on les trouve, peuvent être transformés en un combustible parfaitement utilisable dans des centrales de chauffage urbain en substitution à l’électricité ou au mazout importé. Les résultats seront toujours les mêmes : économies, emploi, indépendance énergétique…

-          Dans toutes les suggestions qui viennent d’être avancées, il n’y aura même pas à craindre de perte de recettes fiscales pour l’Etat : Chaque fois qu’un chômeur est mis au travail, ce sont des indemnités qui sont économisées, des cotisations sociales qui sont versés et le PIB qui augmente, chaque fois qu’un litre de gaz, d’huile, un kilo de  bois est produit  et mis dans le commerce, c’est de la TVA qui est versée et un enrichissement de la Nation qui est acquis. 

-         Toutes ces filières peuvent être ouvertes en même temps, elles ne provoqueront pas de bouleversement, n’exigeront pas de budget pharamineux. Elles sont à la mesure des collectivités locales. Il faudra seulement des Hommes.